vendredi 12 juin 2015

Dialogue avec un coucou d'horloge


- Je ne sais pas depuis combien de temps exactement je suis là, dans ton cœur... j'ai l'impression d'y avoir toujours été mais tu me dis que non, qu'en fait je me suis installé là sans rien te demander il y a 2 ans et 3 mois. Depuis j'attends.... j'attends.... C'est que ton cœur il ne fonctionne pas vraiment comme une horloge suisse....la petite porte ne s'ouvre pas toutes les heures pour me laisser sortir. Alors, je suis comprimé là dedans mais bon je fais avec parce que c'est dans ton cœur que j'ai choisir de me nicher.
- Tu sais bien que je ne veux pas te rendre malheureux... Je n'ai pas voulu que tu t'installes là pour autant de temps. J'aimerais t'autoriser à sortir plus souvent mais pourquoi te laisser entrevoir le bonheur du dehors alors que tu ne peux pas en profiter pleinement ?
- Mais parce qu'il faut que je profite de chaque instant, que tu ne peux pas me protéger indéfiniment !
- Ce n'est pas ça... c'est juste que le jour où tu sortiras, ce sera pour de bon, pour t'envoler, pour faire exploser ta joie... Je ne veux pas que ce soit minable...
- Mouai bon ... va encore falloir que je patiente quoi ! Si big bb M n'arrive pas d'ici 6 mois, je crois qu'il faudra que j'apprenne un autre métier... ce sera foutu pour moi !
- Ais confiance !

Bon enfin voilà, ça c'est la discussion que je pourrai avoir avec la part de moi bien cachée dans ma poitrine. Ce morceau il est comme un petit coucou d'horloge... Sauf que je ne peux pas le laisser sortir régulièrement parce qu'en matière d'adoption ce n'est pas possible de laisser exploser sa joie . Il faut toujours rester sur ses gardes et écouter la petite voix (l'autre, pas celle du coucou) qui dit "attention, ne te fais pas de film... c'est pas demain la veille que tu iras chercher big bb M".
Le problème c'est que lorsque l'on apprend une bonne nouvelle, comme le départ de plusieurs familles, le petit coucou, et bien, il force le passage et là il sort et c'est la fête

- "Ça y est on va bientôt partir nous aussi ! oh la la, il faut qu'on finisse la chambre, et si ça se trouve il sera là pour Noel, et puis faut qu'on l'inscrive à l'école etc. etc.".
Trente seconde plus tard, la petite voix remballe le coucou en lui disant :
-  "Allez rentre chez toi, arrête de rêver tu te fais du mal!".

Le problème c'est que nous parents (oui parce que Papa a le même coucou dans le cœur et il en a un peu marre aussi) on a eu le temps durant ces 30 secondes de saisir la sensation de joie intense, de la mémoriser et cela devient de plus en plus difficile d'empêcher le coucou de sortir !

Se protéger, encore et toujours... se dire que non rien n'est fait.... et espérer qu'à force le coucou ne vous bouffe pas de l'intérieur !

Amis de la poésie...


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