* Principe de subsidiarité : Le terme se réfère à l'article 21-b de la convention des Nations Unies du 20 novembre 1989 aux droits de l'enfant et à l'article 4-b de la convention de La Haye du 29 mai 1993 sur la protection de l'enfant et la coopération en matière d'adoption internationale.
L'adoption internationale est subsidiaire à l'adoption interne (nationale). La décision d'une adoption internationale ne doit intervenir qu'après qu'ait été constatée l'impossibilité de trouver une solution satisfaisante pour l'enfant dans on pays d'origine.

Article accessible ici : http://pingoofamily.blog.lemonde.fr/2013/11/17/adoption-et-unicef/

Adoption et UNICEF

Cela fait longtemps que ce blog n'a pas parlé d'adoption. En effet notre petite histoire est désormais plutôt éloignée des questionnements de l'adoption, et d'autre part l'état de l'adoption au Vietnam est toujours aussi mauvais, quelques trop rares enfants proposés à l'internationale (mais on se réjouit à 100% pour Antoine, Mélanie, Charlotte, Léo...).

Cela nous amène à nous questionner sur le bien fondé d'organismes et de traités internationaux, telle que la mise en place de la CLH, Convention de la Haye, par l'UNICEF et avec son soutien financier.

L'UNICEF est une organisation onusienne en charge des enfants dans le monde. Son but est d'améliorer la vie des enfants et donc des hommes. C'est parfaitofficiellement. Ils sont notamment très impliqués dans les méga campagnes de vaccination infantile dans les pays en voie de développement afin d'améliorer l'espérance de vie des petits et aussi de lutter voire d'éradiquer les pandémies telles que la polio. Mais dans la réalité de terrain, ils sont pour le maintien coûte que coûte des enfants dans leur pays, même les enfants placés en institution. Cette information choquante est tirée de la Newsletter de TDHOntario, branche canadienne et OAA de l'ONG Terre des Hommes :

Newsletter de septembre 2013, extraits traduits en français: "J'ai également rencontré le représentant officiel de l'UNICEF. Elle a souligné que leur position était que l'adoption internationale devait être considéré qu'après toutes les options dans le pays avaient été épuisées - le regroupement familial, l'adoption nationale, et de placement (!). (...) J'ai fait remarquer que des entretiens que j'ai eus avec de nombreux orphelinats, il y avait quelques adoptions nationales d'enfants dans les orphelinats, et que surtout, quand une famille vietnamienne souhaite adopter, c'était pour un enfant de leur famille élargie ou de leur commune ou directement de l'hôpital local. Culturellement, il est important de connaître la date de naissance de l'enfant, et les gens sont réticents à adopter un enfant qui a été abandonné ou dont la date de naissance est inconnue. Elle a souligné que les adoptions nationales ont augmenté de 1000%, mais elle a admis que les chiffres étaient encore extrêmement faible et étaient en effet au niveau local. (...) L'UNICEF affirme ne pas être tout à fait contre l'adoption internationale, mais cela semble une position de relations publiques. UNICEF ne plaide pas pour une telle adoption même pas comme une des solutions partielles pour les enfants abandonnés du monde."

Ceux qui pourraient trouver cet avis partial, cette OAA essayant de promouvoir son travail, peuvent aussi charger le rapport SSRN-id2276994.pdf de mai dernier du Social Science Research Network (SSRN) sur le lien suivant : "The International Adoption Cliff: Do Child Human Rights Matter?".

Extraits traduits en français: "des organisations telles que l'UNICEF et Save the Children. (...) ciblent n'importe quel pays envoyant un nombre important d'enfants dans des foyers adoptifs internationales, et appellent à des «réformes» qui aboutissent à réduire ou arrêter une telle adoption.

Les pays ciblés sont le Vietnam, l'Ethiopie et beaucoup d'autres pays d'Afrique (Bénin -lire ici et là-, Côte d'Ivoire, Sénégal...), et les résultats chiffrés parlent d'eux-même : en 2012, la moitié des adoptions au Vietnam sont pour des enfants à particularité. Le nombre d'adoptions est en chute libre au Vietnam, en Ethiopie... Et dans le même temps, peu d'actions sont menées pour promouvoir et encadrer l'adoption nationale, et cela prend même du retard en Ethiopie. Les enfants abandonnés en bonne santé sont donc coincés dans un no-man's-land juridique !

Que le principe de subisdiarité s'applique, c'est normal : pourquoi déraciner un enfant déjà bien maltraité par la vie et l'abandon s'il peut trouver une famille proche de chez lui ? Mais que dire si cette famille est en fait plus intéressée par un petit restavek ou une petite bonne (pratique courante en Haïti, au Bénin, mais aussi en Asie Vietnam ou Philippines) ? Que dire si comme le préconise l'UNICEF au Vietnam, il est préférable de garder l'enfant en institution locale plutôt que dans une famille au loin ? Seuls les enfants vraiment malades, que les institutions locales ne peuvent pas soigner sont alors adoptables à l'internationale. L'adoption des enfants "à particularité" est louable (même si cela n'a jamais été notre projet de famille, nous comprenons et soutenons ceux qui en ont fait leur projet de vie), mais le système n'est-il pas devenu pervers en incitant à créer des enfants à besoins spéciaux ? On connaissait déjà les dossiers médiaux volontairement chargés en Russie. Au Vietnam, seuls les enfants de plus de 6 ans ou bien gravement malades sont proposés aux OAA étrangères.

L'avenir des petits abandonnés serait donc d'être finalement assez détruits par la vie en institution (malnutrition physique et psychique, peu d'accès aux soins et à l'éducation) pour devenir "à particularité" et donc être adoptés.

Qu'avons nous fait là ? Sommes nous en train de créer des enfants malades en soutenant et achetant les cartes de Noël de l'UNICEF ?

La PingooFamily n'achète donc plus de cartes de Noël UNICEF, ne répond plus gentiment aux démarcheurs UNICEF qui hantent actuellement les places et centres commerciaux parisiens, et raccroche si un télémarketeur commet l'erreur de composer notre No de téléphone au nom de l'UNICEF.

Il y a tant d'autres ONG, organismes à soutenir, tels MDM ou CARE !