mardi 17 novembre 2015

13 novembre 2015

Poème de Paul Eluard

Entre tous mes tourments entre la mort et moi
Entre mon désespoir et la raison de vivre
Il y a l’injustice et ce malheur des hommes
Que je ne peux admettre il y a ma colère

Il y a les maquis couleur de sang d’Espagne
Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce
Le pain le sang le ciel et le droit à l’espoir
Pour tous les innocents qui haïssent le mal

La lumière toujours est tout près de s’éteindre
La vie toujours s’apprête à devenir fumier
Mais le printemps renaît qui n’en a pas fini
Un bourgeon sort du noir et la chaleur s’installe

Et la chaleur aura raison des égoïstes
Leurs sens atrophiés n’y résisteront pas
J’entends le feu parler en riant de tiédeur
J’entends un homme dire qu’il n’a pas souffert

Toi qui fus de ma chair la conscience sensible
Toi que j’aime à jamais toi qui m’as inventé
Tu ne supportais pas l’oppression ni l’injure
Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre
Tu rêvais d’être libre et je te continue.

Paul Eluard

vendredi 6 novembre 2015

Et si nous parlions d'humain à humain tout simplement ?

Je suis dans un avion.
Je relis ces quelques derniers messages adressés au vent... Oui ces derniers temps j'ai le sentiment que tout ça n'a été que du vent, du vide...
Dans ton pays, nous, tes parents, sommes vus par certains comme des esclavagistes violeurs d'enfants...
J'aime à penser que d'autres nous voient tels que nous sommes : aimant, sincères...

Certaines personnes de ton pays pensent que si nous adoptons un enfant noir cela signifie que nous voulons nous en servir comme d'une bonne à tout faire (et là je suis soft)...

Cela m'attriste pour 2 raisons :
La première est évidente : nous nous sentons insultés, bafoués et vivons cela comme une injustice infinie...
La deuxième,  peut être plus grave encore à mon sens, c'est que ces propos lus un peu partout dans les journaux congolais laisse penser que les enfants congolais ne peuvent être aimés pour ce qu'ils sont : des enfants.

Nous, européens,  américains,  ne pourrions adopter un enfants noir sans arrière pensée ?

C'est triste, aberrant, immonde même...

Personnellement je ne rêve que d'une chose : que l'on nous dise "l'adoption en RDC c'est fini, des orphelinats d'état sont mis en place, les mots "enfant sorcier" sont bannis et des couples congolais souhaitent adopter ces enfants parce qu'ils pensent qu'ils pourront les aimer comme leurs propres enfants".
Ce jour là, nous, parents virtuels, nous retirerons dignement...
Mais tant que la situation  sera telle qu'elle est actuellement nous nous battrons pour que ces enfants des rues, ces enfants soit disant sorciers aient le même droit à l'amour que tous les enfants du monde.

Tu portes notre nom, nous sommes tes parents juridiquement parlant et nous avons l'interdiction d'exercer notre droit parental... Nous devons accepter que notre fils habite un autre pays que le nôtre,  sur un autre continent ! Personne n'a apparemment l'intention de nous retirer notre titre légal de parents mais personne ne veut non plus que nous vivions avec notre enfant.

Il paraît qu'à l'école de la magistrature de Bordeaux il existe un ascenseur qui ne mène à rien.
Nous avons pris cet ascenseur... La porte s'ouvre. .. sur un mur.

Je suis dans un avion...
mais il ne vole pas vers toi.