Je suis dans un avion.
Je relis ces quelques derniers messages adressés au vent... Oui ces derniers temps j'ai le sentiment que tout ça n'a été que du vent, du vide...
Dans ton pays, nous, tes parents, sommes vus par certains comme des esclavagistes violeurs d'enfants...
J'aime à penser que d'autres nous voient tels que nous sommes : aimant, sincères...
Certaines personnes de ton pays pensent que si nous adoptons un enfant noir cela signifie que nous voulons nous en servir comme d'une bonne à tout faire (et là je suis soft)...
Cela m'attriste pour 2 raisons :
La première est évidente : nous nous sentons insultés, bafoués et vivons cela comme une injustice infinie...
La deuxième, peut être plus grave encore à mon sens, c'est que ces propos lus un peu partout dans les journaux congolais laisse penser que les enfants congolais ne peuvent être aimés pour ce qu'ils sont : des enfants.
Nous, européens, américains, ne pourrions adopter un enfants noir sans arrière pensée ?
C'est triste, aberrant, immonde même...
Personnellement je ne rêve que d'une chose : que l'on nous dise "l'adoption en RDC c'est fini, des orphelinats d'état sont mis en place, les mots "enfant sorcier" sont bannis et des couples congolais souhaitent adopter ces enfants parce qu'ils pensent qu'ils pourront les aimer comme leurs propres enfants".
Ce jour là, nous, parents virtuels, nous retirerons dignement...
Mais tant que la situation sera telle qu'elle est actuellement nous nous battrons pour que ces enfants des rues, ces enfants soit disant sorciers aient le même droit à l'amour que tous les enfants du monde.
Tu portes notre nom, nous sommes tes parents juridiquement parlant et nous avons l'interdiction d'exercer notre droit parental... Nous devons accepter que notre fils habite un autre pays que le nôtre, sur un autre continent ! Personne n'a apparemment l'intention de nous retirer notre titre légal de parents mais personne ne veut non plus que nous vivions avec notre enfant.
Il paraît qu'à l'école de la magistrature de Bordeaux il existe un ascenseur qui ne mène à rien.
Nous avons pris cet ascenseur... La porte s'ouvre. .. sur un mur.
Je suis dans un avion...
mais il ne vole pas vers toi.